S'il y a un sujet qui domine actuellement le débat public parmi les habitants de Saint-Louis, la deuxième plus grande ville du Sénégal, ce n'est ni le débat autour d'un éventuel troisième mandat du président sénégalais Macky Sall, ni la catastrophe environnementale qui menace la région (qui comprend l'érosion côtière, l'élévation du niveau de la mer et l'évolution des conditions climatiques). Au lieu de cela, ce sont les gisements de gaz au large des côtes de la ville et l'intention de l'État sénégalais de les exploiter à partir de 2023 (en coopération avec la compagnie pétrolière et gazière britannique BP) qui sont au centre de toutes les discussions.
Partout à Saint-Louis, le seul sujet sur les lèvres est le gaz. Le reste du pays rêve que le démarrage de la production de pétrole et de gaz permettrait au Sénégal d'entrer dans une nouvelle ère, qui pourrait devenir un tournant économique pour le pays. Au large de Saint-Louis, à la frontière sénégalo-mauritanienne, BP a construit des installations d'extraction de gaz, avec l'idée qu'il serait liquéfié dans un terminal puis vendu sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL). La production devrait commencer en 2023, avec une capacité initiale d'environ 2,5 millions de tonnes par an. À long terme, ce chiffre devrait atteindre 10 millions de tonnes par an [i]. Entre 2023 et 2025, le Sénégal prévoit que ses revenus tirés de l'extraction de gaz atteindront 888 milliards de francs CFA[ii] (environ 1,4 milliard d'euros).
Malgré cela, l'ambiance à Saint-Louis n'est pas euphorique, mais plutôt préoccupante — l'inquiétude d'une communauté de pêcheurs qui pêche dans la région depuis mille ans. Pour eux, la pêche n'est pas seulement une activité économique, mais aussi une partie de leur culture : elle a une dimension rituelle, récréative et sociale. La pêche est étroitement liée aux formes de vie communautaire qui y existent ; il existe des types particuliers de solidarité entre les pêcheurs — par exemple, ils fournissent toujours du poisson à ceux qui sont à la retraite et qui ne peuvent plus travailler. Toute la vie d'un pêcheur est liée à la capture du poisson. Les cérémonies religieuses, les réunions et les baptêmes sont tous déterminés par le calendrier de pêche. Quand un vieux pêcheur meurt, il n'est pas rare qu'une partie de sa pirogue[A1], or fishing boat, to be an elevee and use for marquer sa tombe. Plus de 20 000 pirogues pêchent le long des 700 kilomètres de côtes du Sénégal, où elles rivalisent avec environ 160 bateaux de pêche industrielle[iii].
Nous sommes entretenus avec plusieurs personnes touchées par les récents développements à Saint-Louis et dans son quartier de pêcheurs Guet N'Dar sur la situation actuelle.
Ce que disent les pêcheurs
À Saint-Louis, la deuxième plus grande ville du Sénégal, le sujet qui domine actuellement le débat public n'est ni la discussion sur un possible troisième mandat du président Macky Sall, ni les menaces environnementales régionales telles que l'érosion côtière, l'élévation du niveau de la mer et le changement des conditions climatiques. C'est plutôt l'exploitation des gisements de gaz au large des côtes de la ville qui capte toute l'attention. En coopération avec la compagnie pétrolière et gazière britannique BP, l'État sénégalais prévoit de commencer cette exploitation dès 2023.
À travers Saint-Louis, les discussions tournent exclusivement autour du gaz. Le reste du pays espère que l'initiation de la production de pétrole et de gaz marquera le début d'une nouvelle ère, potentiellement transformative pour l'économie du pays. Près de Saint-Louis, à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, BP a érigé des installations pour l'extraction du gaz, qui sera ensuite liquéfié et vendu sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL). La production est prévue pour commencer en 2023, avec une capacité initiale d'environ 2,5 millions de tonnes par an, qui pourrait éventuellement atteindre les 10 millions de tonnes.
Entre 2023 et 2025, le Sénégal anticipe que ses revenus issus de l'extraction du gaz atteindront 888 milliards de francs CFA (environ 1,4 milliard d'euros). Cependant, l'ambiance à Saint-Louis n'est pas à la fête, mais plutôt teintée d'inquiétude, particulièrement parmi la communauté des pêcheurs qui opèrent dans la région depuis des millénaires. Pour eux, la pêche n'est pas seulement une activité économique, mais une partie intégrante de leur culture, ayant des dimensions rituelles, récréatives et sociales. La pêche est profondément ancrée dans la vie communautaire ; il existe une solidarité spécifique parmi les pêcheurs, qui fournissent toujours du poisson à ceux qui sont à la retraite et incapables de travailler. Toute la vie d'un pêcheur est liée à la capture du poisson, les cérémonies religieuses, les réunions et les baptêmes étant tous synchronisés avec le calendrier de pêche. Lorsqu'un pêcheur âgé décède, il n'est pas rare qu'une partie de sa pirogue soit retirée et utilisée pour marquer sa tombe. Plus de 20 000 pirogues pêchent le long des 700 kilomètres de côtes du Sénégal, rivalisant avec environ 160 bateaux de pêche industrielle.
Nous avons discuté avec plusieurs personnes affectées par les récents développements à Saint-Louis et dans son quartier de pêcheurs de Guet N'Dar pour comprendre la situation actuelle.
Omar Ndiaye, président de l'association de soutien socio-économique des pêcheurs et des acteurs de la pêche à Saint-Louis (RESSCO)
« Pour nous, pêcheurs, la découverte de gaz au large deSaint-Louis pose de multiples problèmes. Chaque année, les pêcheurs deSaint-Louis dépensent environ 20 milliards de francs CFA (environ 20 millionsd'euros) en carburant pour leurs bateaux.
Aucune des méthodes de pêche utilisées dans le passage n'estplus possible. Nous vivons cette situation depuis trois ans maintenant. Maisnous ne pouvons pas quitter l'océan. Si quelqu'un vous enlevait votre champsans vous indemniser, il agirait injustement. Çane marchera pas. Nous devonsnous préparer aux conflits.
L'océan est notre seule source de subsistance — il portetous nos espoirs. Nous pêchons sur ce récif depuis plus de 1 150 ans. C'estnotre héritage. Ceux d'entre nous qui vivent dans la région sont furieux decette injustice. Ils ne peuvent pas simplement nous pêcher d'accéder à l'océan,ou confisquer nos bateaux et notre équipement, comme le font les gardes enpatrouille lorsque nous pêchons près du récif malgré l'interdiction. Nous nenous contenterons pas de prendre cette injustice à la légère.
Lors des premières consultations, les poissonniers sontinvités à participer aux discussions, mais pas les pêcheurs. Lors de la visitedu président français Emmanuel Macron à Saint-Louis, il a déclaré que lespêcheries ne seraient pas affectées. Nous exigeons une indemnisation, et elledoit être à la hauteur des pertes et des dommages auxquels nous devons faireface. Nous exigeons également que tout le monde dans l'industrie de la pêchesoit pris en compte. »
La voix des femmes
« Pour nous, pêcheurs, la découverte de gaz au large deSaint-Louis pose de multiples problèmes. Chaque année, les pêcheurs deSaint-Louis dépensent environ 20 milliards de francs CFA (environ 20 millionsd'euros) en carburant pour leurs bateaux.
Aucune des méthodes de pêche utilisées dans le passage n'estplus possible. Nous vivons cette situation depuis trois ans maintenant. Maisnous ne pouvons pas quitter l'océan. Si quelqu'un vous enlevait votre champsans vous indemniser, il agirait injustement. Çane marchera pas. Nous devonsnous préparer aux conflits.
L'océan est notre seule source de subsistance — il portetous nos espoirs. Nous pêchons sur ce récif depuis plus de 1 150 ans. C'estnotre héritage. Ceux d'entre nous qui vivent dans la région sont furieux decette injustice. Ils ne peuvent pas simplement nous pêcher d'accéder à l'océan,ou confisquer nos bateaux et notre équipement, comme le font les gardes enpatrouille lorsque nous pêchons près du récif malgré l'interdiction. Nous nenous contenterons pas de prendre cette injustice à la légère.
Lors des premières consultations, les poissonniers sontinvités à participer aux discussions, mais pas les pêcheurs. Lors de la visitedu président français Emmanuel Macron à Saint-Louis, il a déclaré que lespêcheries ne seraient pas affectées. Nous exigeons une indemnisation, et elledoit être à la hauteur des pertes et des dommages auxquels nous devons faireface. Nous exigeons également que tout le monde dans l'industrie de la pêchesoit pris en compte. »
Fama Sarr travaille dans la transformation du poisson et est secrétaire par intérim du comité local des pêches (CLPA)
« Pournous, pêcheurs, la découverte de gaz au large de Saint-Louis pose de multiplesproblèmes. Chaque année, les pêcheurs de Saint-Louis dépensent environ 20milliards de francs CFA (environ 20 millions d'euros) en carburant pour leursbateaux.
Aucune des méthodes de pêche utilisées dans le passage n'estplus possible. Nous vivons cette situation depuis trois ans maintenant. Maisnous ne pouvons pas quitter l'océan. Si quelqu'un vous enlevait votre champsans vous indemniser, il agirait injustement. Çane marchera pas. Nous devonsnous préparer aux conflits.
L'océan est notre seule source de subsistance — il portetous nos espoirs. Nous pêchons sur ce récif depuis plus de 1 150 ans. C'estnotre héritage. Ceux d'entre nous qui vivent dans la région sont furieux decette injustice. Ils ne peuvent pas simplement nous pêcher d'accéder à l'océan,ou confisquer nos bateaux et notre équipement, comme le font les gardes enpatrouille lorsque nous pêchons près du récif malgré l'interdiction. Nous nenous contenterons pas de prendre cette injustice à la légère.
Lors des premières consultations, les poissonniers sontinvités à participer aux discussions, mais pas les pêcheurs. Lors de la visitedu président français Emmanuel Macron à Saint-Louis, il a déclaré que lespêcheries ne seraient pas affectées. Nous exigeons une indemnisation, et elledoit être à la hauteur des pertes et des dommages auxquels nous devons faireface. Nous exigeons également que tout le monde dans l'industrie de la pêchesoit pris en compte. »
Le rôle des femmes dans l'industrie de la pêche
« Pournous, pêcheurs, la découverte de gaz au large de Saint-Louis pose de multiplesproblèmes. Chaque année, les pêcheurs de Saint-Louis dépensent environ 20milliards de francs CFA (environ 20 millions d'euros) en carburant pour leursbateaux.
Aucune des méthodes de pêche utilisées dans le passage n'estplus possible. Nous vivons cette situation depuis trois ans maintenant. Maisnous ne pouvons pas quitter l'océan. Si quelqu'un vous enlevait votre champsans vous indemniser, il agirait injustement. Çane marchera pas. Nous devonsnous préparer aux conflits.
L'océan est notre seule source de subsistance — il portetous nos espoirs. Nous pêchons sur ce récif depuis plus de 1 150 ans. C'estnotre héritage. Ceux d'entre nous qui vivent dans la région sont furieux decette injustice. Ils ne peuvent pas simplement nous pêcher d'accéder à l'océan,ou confisquer nos bateaux et notre équipement, comme le font les gardes enpatrouille lorsque nous pêchons près du récif malgré l'interdiction. Nous nenous contenterons pas de prendre cette injustice à la légère.
Lors des premières consultations, les poissonniers sontinvités à participer aux discussions, mais pas les pêcheurs. Lors de la visitedu président français Emmanuel Macron à Saint-Louis, il a déclaré que lespêcheries ne seraient pas affectées. Nous exigeons une indemnisation, et elledoit être à la hauteur des pertes et des dommages auxquels nous devons faireface. Nous exigeons également que tout le monde dans l'industrie de la pêchesoit pris en compte. »